Dernières actualitésLe billet de Marc Fayet
Le Comportement économique des sportifs
Une étude par l’économie expérimentale
Nicolas EBER
Professeur à l’Université Robert Schuman (Strasbourg 3)
Marc WILLINGER
Professeur à l’Université Montpellier 1
Plusieurs études économétriques récentes menées aux Etats-Unis ont identifié une « prime au sportif » sur le marché du travail : en moyenne, et toutes choses égales par ailleurs, les jeunes Américains ayant pratiqué un sport durant leurs études s’insèrent mieux sur le marché du travail que les non-sportifs (Eber, 2002). L’hypothèse la plus fréquemment avancée pour expliquer la réussite professionnelle des jeunes sportifs est que ces derniers auraient des comportements spécifiques les rendant plus performants. En particulier, ils seraient animés de ce fameux « esprit de compétition » tant recherché par les entreprises et leur permettant de s’imposer dans certaines sphères du marché du travail.
Les sportifs ont une perception plus « compétitive » du jeu, ce qui les conduit à être moins sensibles à l’inégalité entre les deux joueurs, et d’une manière générale, à accepter et intégrer plus facilement leur condition dans le jeu.
Une telle interprétation renvoie à l’idée parfois avancée selon laquelle la pratique apprend aux jeunes à maîtriser leurs émotions et à prendre très rapidement les bonnes décisions dans des contextes émotionnels difficiles (stress, pression, etc…).
Jean-Claude Cucherat