UNCP UNCP
L'UNCP est le syndicat professionnel des coureurs cyclistes français.
Syndicat de service et de dialogue constructif.
Créé il y a plus de 60 ans, il a pour vocation la représentation des coureurs et la défense de leurs intérêts collectifs et individuels.
contact@uncp.net . Comité Directeur . UNCP 161 Chemin du Buisson – 38110 DOLOMIEU
  • Route Pro Championnats de France Cassel 2023 - Photo Bruno Bade
  • Route Pro Photo Bruno Bade
  • Route d’Occitanie 2020 Photo Bruno Bade
  • Tro Bro Leon 2019 Photo Bruno Bade
  • Paris Camembert 2020 Photo Bruno Bade
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Le billet de Marc FAYET :  On s’appelle tous Vincent, 


10 Mars 2015. Journée noire. Les coureurs sont sur la ligne de départ de la deuxième étape de Paris-Nice et observent gravement une minute de silence en hommage aux sportifs disparus en Argentine dans un crash d’Hélicoptère. Personne parmi eux ne pouvait penser qu’ils se recueillaient aussi pour leur sport nouvellement touché par une campagne sournoise de dénigrement distillée dans la presse généraliste depuis quelques jours. Personne ne pouvait non plus prédire qu’elle serait inconsciemment destinée à manifester leur peine à l’annonce du contrôle positif d’un des leurs. C’est entendu ! Il faut comparer ce qui est comparable, mais outre la douleur ressentie à l’annonce de la mort de Camille Muffat, Florence Arthaud et Alexis Vastine, j’ose avouer qu’elle fut aussi vive que l’annonce du faux pas de Lloyd Mondory. Tout ceci génère une immense tristesse car il y a une énorme sensation de gâchis. Ces brillants représentants de la réussite Française que ce soit en Voile, en Natation ou en boxe ne sont plus. Ils étaient la fierté de leur discipline. Lloyd à son niveau, l’était aussi pour le sien. J’en parle au passé car il sait, comme nous tous, que sa carrière est définitivement terminée. Coureur fidèle, avenant, sympathique, apparemment équilibré, il s’est retrouvé dans un de ces chemins de traverse qui jalonnent le parcours de tous les sportifs professionnels dans un moment de faiblesse morale. Nous sommes tous peu de choses et un sportif, en dépit de son image de battant, est souvent plus faible que quiconque tant le doute et l’envie de mieux faire l’accompagnent quotidiennement. C’est entendu, ce qu’a fait Lloyd est impardonnable et il sera le premier à se le dire, mais ni lui ni aucun de ceux qui un jour ont commis le faux pas ne sont parvenus à imaginer la déflagration que cela entraîne chez ceux qui leur ont fait confiance, ceux qui travaillent comme des damnés pour entretenir leur rêve qu’ils veulent faire partager au plus grand nombre. Ce jour-là nous nous appelions tous Vincent car comment ne pas se mettre à sa place après tout ce qu’il a accompli depuis plus de vingt ans et qui a atteint son apogée en 2014 grâce à la consécration de Perraud et Bardet mais aussi en raison de la tenue de son admirable effectif, de l’exemplarité de son projet sportif. Rien de ce qu’il a fait ne doit subir les conséquences de cette déplorable faute et pourtant nous sommes dans une société où le cyclisme plus que tout autre sport doit faire preuve, aux yeux du peuple, de perfection et c’est profondément injuste. C’est peut-être son destin mais notre sport est lié à jamais aux soupçons et se doit, d’une manière illusoire, d’être le plus clean de tous. Pourquoi faut-il que le cyclisme soit à ce point jeté en pâture alors que personne n’est dupe des agissement de tous les autres qui, en raison de leur protection en plus haut lieu, ne seront jamais inquiétés ou qui en raison du peu de surface médiatique dont ils disposent seront éternellement ignorés ? La place du cyclisme restera toujours inconfortable car on lui a imposé la place enviée par personne de celui par qui le scandale arrive. On en a fait le réceptacle de toutes les dérives, l’exemple de tous les vices, ce qui est commode car plus on vouera notre sport aux gémonies, plus tous les autres seront tranquilles.  Et tout le monde de dire « Oh le vilain ! Oh les méchants ! » Afin de mieux orienter la pensée générale et orchestrer une manipulation de masse contre laquelle on ne peut plus rien. Le sport est une grande famille dit-on, mais le cyclisme est presque stigmatisé comme étant le parent indigne. Lloyd n’était que Lloyd et personne ne se préoccupait de sa carrière et de sa tâche humble d’équipier modèle aux ambitions modestes et parce qu’il a commis la faute, voici qu’on crie «  Haro sur le Baudet » repris en boucle,  on en fait un scoop incontournable uniquement pour entretenir cette manne de la presse et des médias qui ont toujours, grâce au cyclisme, son terreau à scandales pas chers et faciles à ficeler. Les dérives du vélo font vendre autant, sinon plus, que les défaites du rugby, que les salaires du football.  


Marc Fayet 
Mars 2015

Le billet de Marc FAYET :  On s’appelle tous Vincent, 


10 Mars 2015. Journée noire. Les coureurs sont sur la ligne de départ de la deuxième étape de Paris-Nice et observent gravement une minute de silence en hommage aux sportifs disparus en Argentine dans un crash d’Hélicoptère. Personne parmi eux ne pouvait penser qu’ils se recueillaient aussi pour leur sport nouvellement touché par une campagne sournoise de dénigrement distillée dans la presse généraliste depuis quelques jours. Personne ne pouvait non plus prédire qu’elle serait inconsciemment destinée à manifester leur peine à l’annonce du contrôle positif d’un des leurs. C’est entendu ! Il faut comparer ce qui est comparable, mais outre la douleur ressentie à l’annonce de la mort de Camille Muffat, Florence Arthaud et Alexis Vastine, j’ose avouer qu’elle fut aussi vive que l’annonce du faux pas de Lloyd Mondory. Tout ceci génère une immense tristesse car il y a une énorme sensation de gâchis. Ces brillants représentants de la réussite Française que ce soit en Voile, en Natation ou en boxe ne sont plus. Ils étaient la fierté de leur discipline. Lloyd à son niveau, l’était aussi pour le sien. J’en parle au passé car il sait, comme nous tous, que sa carrière est définitivement terminée. Coureur fidèle, avenant, sympathique, apparemment équilibré, il s’est retrouvé dans un de ces chemins de traverse qui jalonnent le parcours de tous les sportifs professionnels dans un moment de faiblesse morale. Nous sommes tous peu de choses et un sportif, en dépit de son image de battant, est souvent plus faible que quiconque tant le doute et l’envie de mieux faire l’accompagnent quotidiennement. C’est entendu, ce qu’a fait Lloyd est impardonnable et il sera le premier à se le dire, mais ni lui ni aucun de ceux qui un jour ont commis le faux pas ne sont parvenus à imaginer la déflagration que cela entraîne chez ceux qui leur ont fait confiance, ceux qui travaillent comme des damnés pour entretenir leur rêve qu’ils veulent faire partager au plus grand nombre. Ce jour-là nous nous appelions tous Vincent car comment ne pas se mettre à sa place après tout ce qu’il a accompli depuis plus de vingt ans et qui a atteint son apogée en 2014 grâce à la consécration de Perraud et Bardet mais aussi en raison de la tenue de son admirable effectif, de l’exemplarité de son projet sportif. Rien de ce qu’il a fait ne doit subir les conséquences de cette déplorable faute et pourtant nous sommes dans une société où le cyclisme plus que tout autre sport doit faire preuve, aux yeux du peuple, de perfection et c’est profondément injuste. C’est peut-être son destin mais notre sport est lié à jamais aux soupçons et se doit, d’une manière illusoire, d’être le plus clean de tous. Pourquoi faut-il que le cyclisme soit à ce point jeté en pâture alors que personne n’est dupe des agissement de tous les autres qui, en raison de leur protection en plus haut lieu, ne seront jamais inquiétés ou qui en raison du peu de surface médiatique dont ils disposent seront éternellement ignorés ? La place du cyclisme restera toujours inconfortable car on lui a imposé la place enviée par personne de celui par qui le scandale arrive. On en a fait le réceptacle de toutes les dérives, l’exemple de tous les vices, ce qui est commode car plus on vouera notre sport aux gémonies, plus tous les autres seront tranquilles.  Et tout le monde de dire « Oh le vilain ! Oh les méchants ! » Afin de mieux orienter la pensée générale et orchestrer une manipulation de masse contre laquelle on ne peut plus rien. Le sport est une grande famille dit-on, mais le cyclisme est presque stigmatisé comme étant le parent indigne. Lloyd n’était que Lloyd et personne ne se préoccupait de sa carrière et de sa tâche humble d’équipier modèle aux ambitions modestes et parce qu’il a commis la faute, voici qu’on crie «  Haro sur le Baudet » repris en boucle,  on en fait un scoop incontournable uniquement pour entretenir cette manne de la presse et des médias qui ont toujours, grâce au cyclisme, son terreau à scandales pas chers et faciles à ficeler. Les dérives du vélo font vendre autant, sinon plus, que les défaites du rugby, que les salaires du football.  


Marc Fayet 
Mars 2015