UNCP UNCP
L'UNCP est le syndicat professionnel des coureurs cyclistes français.
Syndicat de service et de dialogue constructif.
Créé il y a plus de 60 ans, il a pour vocation la représentation des coureurs et la défense de leurs intérêts collectifs et individuels.
contact@uncp.net . Comité Directeur . UNCP 161 Chemin du Buisson – 38110 DOLOMIEU
  • Route Pro Championnats de France Cassel 2023 - Photo Bruno Bade
  • Route Pro Photo Bruno Bade
  • Route d’Occitanie 2020 Photo Bruno Bade
  • Tro Bro Leon 2019 Photo Bruno Bade
  • Paris Camembert 2020 Photo Bruno Bade
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Le regard et la plume de Marc Fayet

Méchant Tour climatique sur la Mercantour Classic.


Il n'est pas forcément utile d'avoir été témoin d'un événement pour ne pas en imaginer le déroulement. Ce lundi 24 Mai qui, à n'en pas douter, doit ressembler au pire 24 Mai de l'histoire du XXème et XXIème siècle réunis, du moins en ce qui concerne les conditions climatiques sur une épreuve cycliste, a fourni, même à des centaines de kilomètres de distance, des visions dont seuls quelques vagues souvenirs de galères traversées à vélo pouvaient donner la mesure. D'abord un chiffre éloquent offrait une analyse terriblement réaliste des routes de la Mercantour Classic, quand on sait que plus de 50 coureurs durent bâcher, lassés par les assauts des rafales de vent et de pluie. Il ne laissait la place qu'aux plus valeureux de tous ces courageux qui acceptèrent de prendre la route, même si elle dut être amputée d'une trentaine de kilomètres pour en éviter les pires dangers constitués de descentes devenues des patinoires aux pourcentages redoutables et à coup sûr fatals même pour les plus habiles, à moins qu'ils ne décident de les dévaler sur les fesses, jambes en avant avec les semelles comme seuls freins. La sagesse des organisateurs, biens contrariés par ce que la nature colérique leur imposait, les a poussés à maintenir leur épreuve avec les mesures de prudence qui s'imposaient, et en priant pour que tous les guerriers joignent l'arrivée sans mal et sur leurs roues. Ce défi fut relevé par la moitié du peloton ayant pu passer la ligne dans les temps. Il ne restait qu'un incroyable exploit à accomplir et cet exploit hors norme fut accompli par Guillaume Martin parvenu le premier sur la ligne singulièrement détaché et dont on ignorait pourtant la capacité à soumettre sa frêle silhouette à de si redoutables conditions.

Non moins héroïque est la 47ème place d'Adrien Guillonnet qui doit pareillement être inscrit sur le livre d'or de cette course nouvelle au calendrier français, car elle est la preuve de son égal courage, même s'il est arrivé plus de 38 minutes après le vainqueur, ce qui en dit long sur le calvaire enduré. Il doit donc à cette occasion être applaudi avec la même ferveur admirative, et c'est ce que je ne pouvais m'empêcher de faire depuis Paris où les averses torrentielles giflant les vitres me témoignaient, pourtant si loin de Valberg, que nous étions tous logés à une enseigne similaire même si mon seul objectif était de tenter de raconter une course que je ne voyais pas.

Aurélien Paret-Peintre et Bruno Armirail complétant le trio de tête, dessinent à leur manière le profil incomparable de ces champions dont on a du mal à imaginer la puissance mentale et qui durent puiser loin leur volonté. Rien n'arrête les tourments de la passion, pas même la tourmente et les tempêtes. Et si mon compte rendu est loin de la vérité, il aura au moins le mérite de redonner un souffle lyrique et la dimension héroïque dont l'histoire du cyclisme a sans cesse besoin et dont cette Mercantour Classic est un nouvel épisode bienvenu pour alimenter notre légende du cyclisme français.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français

Le regard et la plume de Marc Fayet

Méchant Tour climatique sur la Mercantour Classic.


Il n'est pas forcément utile d'avoir été témoin d'un événement pour ne pas en imaginer le déroulement. Ce lundi 24 Mai qui, à n'en pas douter, doit ressembler au pire 24 Mai de l'histoire du XXème et XXIème siècle réunis, du moins en ce qui concerne les conditions climatiques sur une épreuve cycliste, a fourni, même à des centaines de kilomètres de distance, des visions dont seuls quelques vagues souvenirs de galères traversées à vélo pouvaient donner la mesure. D'abord un chiffre éloquent offrait une analyse terriblement réaliste des routes de la Mercantour Classic, quand on sait que plus de 50 coureurs durent bâcher, lassés par les assauts des rafales de vent et de pluie. Il ne laissait la place qu'aux plus valeureux de tous ces courageux qui acceptèrent de prendre la route, même si elle dut être amputée d'une trentaine de kilomètres pour en éviter les pires dangers constitués de descentes devenues des patinoires aux pourcentages redoutables et à coup sûr fatals même pour les plus habiles, à moins qu'ils ne décident de les dévaler sur les fesses, jambes en avant avec les semelles comme seuls freins. La sagesse des organisateurs, biens contrariés par ce que la nature colérique leur imposait, les a poussés à maintenir leur épreuve avec les mesures de prudence qui s'imposaient, et en priant pour que tous les guerriers joignent l'arrivée sans mal et sur leurs roues. Ce défi fut relevé par la moitié du peloton ayant pu passer la ligne dans les temps. Il ne restait qu'un incroyable exploit à accomplir et cet exploit hors norme fut accompli par Guillaume Martin parvenu le premier sur la ligne singulièrement détaché et dont on ignorait pourtant la capacité à soumettre sa frêle silhouette à de si redoutables conditions.

Non moins héroïque est la 47ème place d'Adrien Guillonnet qui doit pareillement être inscrit sur le livre d'or de cette course nouvelle au calendrier français, car elle est la preuve de son égal courage, même s'il est arrivé plus de 38 minutes après le vainqueur, ce qui en dit long sur le calvaire enduré. Il doit donc à cette occasion être applaudi avec la même ferveur admirative, et c'est ce que je ne pouvais m'empêcher de faire depuis Paris où les averses torrentielles giflant les vitres me témoignaient, pourtant si loin de Valberg, que nous étions tous logés à une enseigne similaire même si mon seul objectif était de tenter de raconter une course que je ne voyais pas.

Aurélien Paret-Peintre et Bruno Armirail complétant le trio de tête, dessinent à leur manière le profil incomparable de ces champions dont on a du mal à imaginer la puissance mentale et qui durent puiser loin leur volonté. Rien n'arrête les tourments de la passion, pas même la tourmente et les tempêtes. Et si mon compte rendu est loin de la vérité, il aura au moins le mérite de redonner un souffle lyrique et la dimension héroïque dont l'histoire du cyclisme a sans cesse besoin et dont cette Mercantour Classic est un nouvel épisode bienvenu pour alimenter notre légende du cyclisme français.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français