UNCP UNCP
L'UNCP est le syndicat professionnel des coureurs cyclistes français.
Syndicat de service et de dialogue constructif.
Créé il y a plus de 60 ans, il a pour vocation la représentation des coureurs et la défense de leurs intérêts collectifs et individuels.
contact@uncp.net . Comité Directeur . UNCP 161 Chemin du Buisson – 38110 DOLOMIEU
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Le billet de Marc FAYET : Douche Oh ! Ma Douche - La Fête à Saint-Amand  

Derrière ses petites lunettes étroites où de nombreuses gouttes perlaient, une coupe de champagne à la main et réfugié sous un morceau de tente alourdie par ces longues heures de pluie incessantes Marc Madiot se fendait avec sa une moue caractéristique d’un ''La fête est gâchée !'' et pourtant, alors que les coureurs avaient encore 3 tours à parcourir, il semblait fêter sans joie, mais avant tout le monde, cette victoire annoncée de sa FDJ, plus que jamais Française Des Jeunes. C’était à Saint-Amand les eaux un 24 Juin, ville qui n’avait jamais si bien porté son nom. Jamais de mémoire de suiveur on avait assisté à un tel déluge pour un tel rendez-vous. On aurait dit que ces douches permanentes avaient été installées, effort particulier du syndicat d’initiative, pour prouver que l’appellation de ville thermale n’était pas usurpée. Cette eau présente partout, sauf dans le verre de Marc Madiot, était un symbole fort en ces journées de consécrations nationales et pourtant on y pratique aussi, paraît-il, des bains de boue à odeur sulfureuse. Si,  d’évidence il n’y avait pas de trace de souffre, on y décelait cependant des signes de souffrance car rouler 256 kms sans garder un poil de sec n’aide pas à la bonne humeur, surtout que quelques bains forcés s’y présentaient. En effet dans cette ville bénéficiant de 4 sources aux noms évocateurs comme ''Fontaine Bouillon'' ou ''Pavillon Ruiné'', je me garderais de citer la mienne, de source, mais  elle m’apprit  qu’un manager émérite y perdit sa place et son crédit, brutalement limogé avant que son jeune sprinteur qui ne peut que grandir, prit une médaille de bronze bien méritée. Cruauté du réalisme financier et sportif où chacun peut un jour ou l’autre se transformer en fusible, et comme on sait l’incapacité qu’ont l’électricité et l’eau à s’unir, la prudence doit toujours rester de mise avec sa procédure habituelle de mesures de sécurité. J’y appris également, par cette même source, qu’un solide coureur d’Europcar y découvrit sa non sélection pour le tour, peut-être en raison de son nom : ''que d’eau que d’eau'' semble avoir dit Bernaudeau ''et s’il n’en reste qu’un je serais celui-là'', c’est donc l’autre qui s’en alla et la progéniture qui le remplaça. N’y voyez là aucun jugement de valeur ! Il y a des logiques sportives liées aux raisons affectives qui sont indiscutables, mais tout comme on peut préférer l’Evian à la Vittel, on goûtera cette fois l’eau de Bernaudeau au lieu de celle de Charteau.

Sous ces douches permanentes, pendant laquelle notre fierté cycliste Hexagonale, à 50kms heures de moyenne, tentait de se tenir chaud en peloton, on laissa à quelques ambitieux la primeur de se tremper les premiers et c’est Chavanel qui s’y colla. Parmi les spectateurs encapuchonnés,  une brochette d’anciens champions ayant remporté ''Le drapeau''  étaient venus rendre hommage à ce centième sacre. Emile, qui eut l’idée d’être celui de 1947, resta même stoïquement jusqu’à la fin pour fêter le trio d’une jeunesse pleine de promesses, des champions de demain : Bouhani, Demarre, Petit. C’est après l’épreuve, après le podium et après les larmes que le soleil perça enfin accompagnant les voitures, les trains et les avions qui partaient déjà pour Liège, début de la boucle estivale.

Plus de deux semaines plus tard, on revit le même Madiot, les lunettes séchées cette fois par les chaudes brises Jurassiennes, hurler des ''Vas-y môme !'' comme un forcené en emboutissant la portière arrière de la voiture qu’il ne conduit plus. Il encourageait de toute ses tripes d’ancien coursier, une autre pousse de son jardin, un nommé Thibaut Pinot, qui a davantage d’o dans son nom qu’il n’y en a dans Saint-Amand les eaux. Marc  le poussait à sa victoire inattendue et c’est de larmes que ses verres de lunettes durent être inondés cette fois-ci et même le champagne dans sa coupe du soir devait avoir un goût salé. La fête ne serait pas gâchée cette fois-ci du côté de Porrentruy, et toute l’équipe pouvait siffler la bouteille après avoir sifflé sous la douche.

Et puis Mercredi le 16 Juillet c’est encore un nouveau festival des O… Pau, Madiot, Fédrigo. Il ne pouvait cependant n’y en avoir que pour la marque spécialisée dans le grattage, c’est Bernaudeau, un peu le poil à gratter du cyclisme Français, dont on connaît le besoin vital de briser la routine, qui décida de changer de rimes en faisant retentir la chanson de Rolland à la Toussuire sans tousser, puis par deux fois raisonner les monologues de Thomas, l’homme spectacle, qu’on pourrait surnommer aussi '' V eau claire '' vainqueur à Bagnères de si belle manière et même à Luchon pour faire sauter encore un bouchon après une belle mise en bouche à Bellegarde sur Valserine. 18 Juillet, Bagnères de Luchon, terme de l’étape infernale, et ville thermale qui comme Saint-Amand a son eau mais qu’elle garde précieusement dans ses bouteilles au lieu, dans ce haut lieu, de laisser les nuages se vider sans retenue. Car de nuage il n’y en eut qu’un tout petit durant ce tour, il était un peu gris et s’il y a encore un o dans son nom, il est encore raisonnable de penser que si cela se trouve, cet o qui zone, peu enclin à attaquer la couche d’ozone, était définitivement bien inoffensif.  Fausse alerte dirons certains météorologistes bienveillants. Oui on peut l’affirmer il y a des signes qui ne trompent pas, des victoires qui ne se programment pas scientifiquement et rien de mieux que l’eau de sources à champions pour assainir des boissons parfois trop frelatées d’origines peu contrôlées. Faisons une ovation  bien méritée à tous ces héros, sortes de Hérauts (ces officiers du moyen âge qui portaient les déclarations de guerre) qui ont enfin décidé d’en découdre sans complexe dans ce contexte avec Contrex. Tous avaient soif et nous ont remarquablement désaltérés. Maintenant que le robinet est ouvert, que la fontaine coule à flot, puisque une nouvelle source est découverte  merci de nous avoir offert ce point de fraicheur pour les canicules à venir.

Marc Fayet 
Juillet 2012

Le billet de Marc FAYET : Douche Oh ! Ma Douche - La Fête à Saint-Amand  

Derrière ses petites lunettes étroites où de nombreuses gouttes perlaient, une coupe de champagne à la main et réfugié sous un morceau de tente alourdie par ces longues heures de pluie incessantes Marc Madiot se fendait avec sa une moue caractéristique d’un ''La fête est gâchée !'' et pourtant, alors que les coureurs avaient encore 3 tours à parcourir, il semblait fêter sans joie, mais avant tout le monde, cette victoire annoncée de sa FDJ, plus que jamais Française Des Jeunes. C’était à Saint-Amand les eaux un 24 Juin, ville qui n’avait jamais si bien porté son nom. Jamais de mémoire de suiveur on avait assisté à un tel déluge pour un tel rendez-vous. On aurait dit que ces douches permanentes avaient été installées, effort particulier du syndicat d’initiative, pour prouver que l’appellation de ville thermale n’était pas usurpée. Cette eau présente partout, sauf dans le verre de Marc Madiot, était un symbole fort en ces journées de consécrations nationales et pourtant on y pratique aussi, paraît-il, des bains de boue à odeur sulfureuse. Si,  d’évidence il n’y avait pas de trace de souffre, on y décelait cependant des signes de souffrance car rouler 256 kms sans garder un poil de sec n’aide pas à la bonne humeur, surtout que quelques bains forcés s’y présentaient. En effet dans cette ville bénéficiant de 4 sources aux noms évocateurs comme ''Fontaine Bouillon'' ou ''Pavillon Ruiné'', je me garderais de citer la mienne, de source, mais  elle m’apprit  qu’un manager émérite y perdit sa place et son crédit, brutalement limogé avant que son jeune sprinteur qui ne peut que grandir, prit une médaille de bronze bien méritée. Cruauté du réalisme financier et sportif où chacun peut un jour ou l’autre se transformer en fusible, et comme on sait l’incapacité qu’ont l’électricité et l’eau à s’unir, la prudence doit toujours rester de mise avec sa procédure habituelle de mesures de sécurité. J’y appris également, par cette même source, qu’un solide coureur d’Europcar y découvrit sa non sélection pour le tour, peut-être en raison de son nom : ''que d’eau que d’eau'' semble avoir dit Bernaudeau ''et s’il n’en reste qu’un je serais celui-là'', c’est donc l’autre qui s’en alla et la progéniture qui le remplaça. N’y voyez là aucun jugement de valeur ! Il y a des logiques sportives liées aux raisons affectives qui sont indiscutables, mais tout comme on peut préférer l’Evian à la Vittel, on goûtera cette fois l’eau de Bernaudeau au lieu de celle de Charteau.

Sous ces douches permanentes, pendant laquelle notre fierté cycliste Hexagonale, à 50kms heures de moyenne, tentait de se tenir chaud en peloton, on laissa à quelques ambitieux la primeur de se tremper les premiers et c’est Chavanel qui s’y colla. Parmi les spectateurs encapuchonnés,  une brochette d’anciens champions ayant remporté ''Le drapeau''  étaient venus rendre hommage à ce centième sacre. Emile, qui eut l’idée d’être celui de 1947, resta même stoïquement jusqu’à la fin pour fêter le trio d’une jeunesse pleine de promesses, des champions de demain : Bouhani, Demarre, Petit. C’est après l’épreuve, après le podium et après les larmes que le soleil perça enfin accompagnant les voitures, les trains et les avions qui partaient déjà pour Liège, début de la boucle estivale.

Plus de deux semaines plus tard, on revit le même Madiot, les lunettes séchées cette fois par les chaudes brises Jurassiennes, hurler des ''Vas-y môme !'' comme un forcené en emboutissant la portière arrière de la voiture qu’il ne conduit plus. Il encourageait de toute ses tripes d’ancien coursier, une autre pousse de son jardin, un nommé Thibaut Pinot, qui a davantage d’o dans son nom qu’il n’y en a dans Saint-Amand les eaux. Marc  le poussait à sa victoire inattendue et c’est de larmes que ses verres de lunettes durent être inondés cette fois-ci et même le champagne dans sa coupe du soir devait avoir un goût salé. La fête ne serait pas gâchée cette fois-ci du côté de Porrentruy, et toute l’équipe pouvait siffler la bouteille après avoir sifflé sous la douche.

Et puis Mercredi le 16 Juillet c’est encore un nouveau festival des O… Pau, Madiot, Fédrigo. Il ne pouvait cependant n’y en avoir que pour la marque spécialisée dans le grattage, c’est Bernaudeau, un peu le poil à gratter du cyclisme Français, dont on connaît le besoin vital de briser la routine, qui décida de changer de rimes en faisant retentir la chanson de Rolland à la Toussuire sans tousser, puis par deux fois raisonner les monologues de Thomas, l’homme spectacle, qu’on pourrait surnommer aussi '' V eau claire '' vainqueur à Bagnères de si belle manière et même à Luchon pour faire sauter encore un bouchon après une belle mise en bouche à Bellegarde sur Valserine. 18 Juillet, Bagnères de Luchon, terme de l’étape infernale, et ville thermale qui comme Saint-Amand a son eau mais qu’elle garde précieusement dans ses bouteilles au lieu, dans ce haut lieu, de laisser les nuages se vider sans retenue. Car de nuage il n’y en eut qu’un tout petit durant ce tour, il était un peu gris et s’il y a encore un o dans son nom, il est encore raisonnable de penser que si cela se trouve, cet o qui zone, peu enclin à attaquer la couche d’ozone, était définitivement bien inoffensif.  Fausse alerte dirons certains météorologistes bienveillants. Oui on peut l’affirmer il y a des signes qui ne trompent pas, des victoires qui ne se programment pas scientifiquement et rien de mieux que l’eau de sources à champions pour assainir des boissons parfois trop frelatées d’origines peu contrôlées. Faisons une ovation  bien méritée à tous ces héros, sortes de Hérauts (ces officiers du moyen âge qui portaient les déclarations de guerre) qui ont enfin décidé d’en découdre sans complexe dans ce contexte avec Contrex. Tous avaient soif et nous ont remarquablement désaltérés. Maintenant que le robinet est ouvert, que la fontaine coule à flot, puisque une nouvelle source est découverte  merci de nous avoir offert ce point de fraicheur pour les canicules à venir.

Marc Fayet 
Juillet 2012