UNCP UNCP
L'UNCP est le syndicat professionnel des coureurs cyclistes français.
Syndicat de service et de dialogue constructif.
Créé il y a plus de 60 ans, il a pour vocation la représentation des coureurs et la défense de leurs intérêts collectifs et individuels.
contact@uncp.net . Comité Directeur . UNCP 161 Chemin du Buisson – 38110 DOLOMIEU
  • Route Pro Championnats de France Cassel 2023 - Photo Bruno Bade
  • Route Pro Photo Bruno Bade
  • Route d’Occitanie 2020 Photo Bruno Bade
  • Tro Bro Leon 2019 Photo Bruno Bade
  • Paris Camembert 2020 Photo Bruno Bade
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Le regard et la plume de Marc Fayet

Aïe mes aïeux !


Nous sommes bien contraints de l'accepter, le cyclisme est un sport de vieux et le tour de France une épreuve d'un autre temps. Jamais cette considération ne fut aussi justifiée que par le début de cette édition 2021. Il faut dire pour enfoncer le clou, que le tour a débuté sur une terre ancestrale où sont nées les plus vieilles légendes attachées à ce sport et qui a généré des champions inscrits désormais sur les encyclopédies des siècles précédents et dont les images jaunies appartiennent au passé. Sans parler de ce maillot d'une équipe Belge se présentant le premier jour ayant repris ridiculement le code couleur d'une équipe française défunte nous ramenant aux années 1970… Autant d'éléments qui confirment une forme de ringardise et qui attire cet énorme public qui se presse depuis deux jours au bord des routes, avide de morbidité et animé d'une curiosité malsaine. Non, il faut l'admettre, il ne peut y avoir d'autre motivation… A moins qu'il ne s'agisse d'une tradition qui perdure, d'un respect instinctif et involontaire des valeurs d'antan quand le sport cycliste était le plus populaire des spectacles. Pour en relater la saveur et la puissance, rien de tel que les ancêtres qui, des étoiles encore plein les yeux, continuent à relater et resasser les passes d'armes inoubliables de ces figures presque oubliées que sont Coppi, Geminiani, Koblet, Bartali, Anquetil, Poulidor, Hinault, Fignon, Indurain, Contador, repères chronologiques et non exhaustifs de cet événement estival où on tente de raconter de nouvelles histoires sur les mêmes chemins et de nouvelles émotions calquées sur les anciennes. La vie comme le tour est un éternel recommencement et toutes générations confondues voici que dans une forme d'unisson, le fossé semble se combler, depuis la maladroite au ciré jaune qui veut prouver à ses grands parents allemands que c'est bien elle qui est là sur ces routes pour participer du spectacle auquel ils venaient assister jadis, jusqu'à ce champion parvenant enfin à rendre justice à son grand-père en endossant une autre tunique jaune que son aïeux n'était jamais parvenu à endosser en plus de 20 ans de carrière. Alors oui ces deux événements sur deux jours on fait mal, d'abord à ceux qui se sont retrouvés râpés, abîmés et parfois cassés, mais aussi à celui qui n'a pu retenir ses larmes après sa victoire le lendemain comme pour exprimer la joie et la peine héritées d'une histoire familiale et cycliste qui débuta au milieu du siècle dernier.

Oui le vélo est une vieille histoire, on roule, on tombe, on gagne, on pleure, on rit, on exulte, on hurle, on espère, on souffre, on repart, on voit rouge, on voit vert, on voit jaune et toujours quelque part il y a un grand père à qui on veut dire bonjour, un grand-père à qui on veut rendre hommage, un grand père qui nous manque et le tour est là pour nous dire qu'il ne faut pas l'oublier, pas oublier tous les grands-pères qui nous permettent de continuer à vibrer avec ce vieux sport, cette course plus que centenaire qui attire ces champions de plus en plus jeunes, confiants du rôle qui est le leur et dont ils ne peuvent se détacher pour poursuivre la tradition malgré eux, grâce à eux et à leurs aïeux. Mais il faut faire gaffe quand même ! Nous sommes des êtres fragiles et trop d'émotions, tuent l'émotion.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français

Le regard et la plume de Marc Fayet

Aïe mes aïeux !


Nous sommes bien contraints de l'accepter, le cyclisme est un sport de vieux et le tour de France une épreuve d'un autre temps. Jamais cette considération ne fut aussi justifiée que par le début de cette édition 2021. Il faut dire pour enfoncer le clou, que le tour a débuté sur une terre ancestrale où sont nées les plus vieilles légendes attachées à ce sport et qui a généré des champions inscrits désormais sur les encyclopédies des siècles précédents et dont les images jaunies appartiennent au passé. Sans parler de ce maillot d'une équipe Belge se présentant le premier jour ayant repris ridiculement le code couleur d'une équipe française défunte nous ramenant aux années 1970… Autant d'éléments qui confirment une forme de ringardise et qui attire cet énorme public qui se presse depuis deux jours au bord des routes, avide de morbidité et animé d'une curiosité malsaine. Non, il faut l'admettre, il ne peut y avoir d'autre motivation… A moins qu'il ne s'agisse d'une tradition qui perdure, d'un respect instinctif et involontaire des valeurs d'antan quand le sport cycliste était le plus populaire des spectacles. Pour en relater la saveur et la puissance, rien de tel que les ancêtres qui, des étoiles encore plein les yeux, continuent à relater et resasser les passes d'armes inoubliables de ces figures presque oubliées que sont Coppi, Geminiani, Koblet, Bartali, Anquetil, Poulidor, Hinault, Fignon, Indurain, Contador, repères chronologiques et non exhaustifs de cet événement estival où on tente de raconter de nouvelles histoires sur les mêmes chemins et de nouvelles émotions calquées sur les anciennes. La vie comme le tour est un éternel recommencement et toutes générations confondues voici que dans une forme d'unisson, le fossé semble se combler, depuis la maladroite au ciré jaune qui veut prouver à ses grands parents allemands que c'est bien elle qui est là sur ces routes pour participer du spectacle auquel ils venaient assister jadis, jusqu'à ce champion parvenant enfin à rendre justice à son grand-père en endossant une autre tunique jaune que son aïeux n'était jamais parvenu à endosser en plus de 20 ans de carrière. Alors oui ces deux événements sur deux jours on fait mal, d'abord à ceux qui se sont retrouvés râpés, abîmés et parfois cassés, mais aussi à celui qui n'a pu retenir ses larmes après sa victoire le lendemain comme pour exprimer la joie et la peine héritées d'une histoire familiale et cycliste qui débuta au milieu du siècle dernier.

Oui le vélo est une vieille histoire, on roule, on tombe, on gagne, on pleure, on rit, on exulte, on hurle, on espère, on souffre, on repart, on voit rouge, on voit vert, on voit jaune et toujours quelque part il y a un grand père à qui on veut dire bonjour, un grand-père à qui on veut rendre hommage, un grand père qui nous manque et le tour est là pour nous dire qu'il ne faut pas l'oublier, pas oublier tous les grands-pères qui nous permettent de continuer à vibrer avec ce vieux sport, cette course plus que centenaire qui attire ces champions de plus en plus jeunes, confiants du rôle qui est le leur et dont ils ne peuvent se détacher pour poursuivre la tradition malgré eux, grâce à eux et à leurs aïeux. Mais il faut faire gaffe quand même ! Nous sommes des êtres fragiles et trop d'émotions, tuent l'émotion.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français